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6 octobre 2019 7 06 /10 /octobre /2019 20:28

Pénible.

Je viens de voir une annonce pour une émission sur M6.

 

"Objectif 10 ans de moins". Avec des personnes qui regrettent les changements liés à l'âge. Avec des interventions médicales, esthétiques, diététiques.

 

Immédiatement, l'agacement.

 

Refuser la réalité, se préoccuper des apparences. La télé réalité. Et l'ntimité jetée en pâture au public.

 

Le triomphe du regard que l'on peut porter sur soi et les autres, en se jugeant. Idéologie qui contamine si rapidement. Et qui a toujours été présente depuis les débuts de l'humanité, je suppose.

 

Les oiseaux développent un plumage et un chant élaboré pour la survie de l'espèce. Danses de séduction, parures naturelles, chants plus ou moins élaborés pour attirer l'autre et s'accoupler.

 

D'autres espèces vivantes, animales, végétales, utilisent des stratagèmes pour attirer, séduire.

 

Bon. D'accord, c'est dans la nature.

 

Maintenant, je fais un demi-tour, et je me pose une question qui revient souvent : "en quoi ça vient me titiller ?"

 

Ça vient me parler de moi ?

 

Oui.

 

Moi qui vieillis. Qui me délabre lentement. Le genou qui coince. La cheville aussi. Les cheveux qui tombent, me voilà dégarni, et avec une tonsure. Des rides, des ridules au coin des yeux, aux plis du visage.

 

Le beau dessin de mes puissants abdominaux de marcheur (quand j'avais 20 ans, j'en ai 56 maintenant), disparus sous le "pannicule adipeux" de mon ventre, de la graisse sur le bide, pour dire les choses simplement !

 

Les fesses qui ne sont plus fermes comme avant. Les bras moins puissants, car je n'ai pas fait de musculation. 

 

Un menton qui pend, même un peu.

 

La vue, si parfaite autrefois, qui a baissé. J'écris cet article avec des lunettes. Sans elles, impossible de déchiffrer la plupart des caractères ordinaires.

 

Mais qu'est-ce qui m'énerve dans l'annonce de l'émission de M6? Je peux bien les laisser faire comme ils veulent, les gens, leur foutre la paix, non ???

 

Oui. Je pense que le plus simple, c'est en effet de porter mon attention ailleurs. Et regarder avec tendresse, douceur, bienveillance, mon propre corps qui se transforme.

 

Regarder "des ans l'irréparable outrage".

 

Et accepter que ça parle de moi.

 

Les gens qui veulent de la télé réalité? Grand bien leur fasse. Faites comme vous voulez !

 

La seule question importante maintenant me semble être : "et moi, qu'est-ce que je veux ?"

 

Je veux accepter la réalité telle qu'elle est.

 

Je veux agir quand j'ai du pouvoir d'améliorer les choses.

 

Je veux reconnaître et accepter que parfois (souvent ?) Il y a des choses de la réalité sur lesquelles je n'ai aucun pouvoir.

 

Les effets du vieillissement se sont manifestés bien vite pour moi, en tout cas bien plus vite que je ne l'aurais supposé.

 

Et c'est à cela que semble me renvoyer cet agacement.

 

Un rappel intérieur : "suis-je disposé à m'aimer tel que je suis, dans conditions ?" 

 

Pas toujours, visiblement !

 

Donc je vais porter mon attention sur la douceur, la tendresse, la bienveillance que je peux m'offrir, avec tous mes "délabrements".

 

Et célébrer par la même occasion tout ce qui me reste. C'est ça qui surgit, une fois que j'ai reconnu et accepté que je suis en état de lente décomposition.

 

Je vois, je marche, je suis encore "bon pour le service", je pense, j'écris, je lis, j'entends, et chaque jour je vois une ou plusieurs occasions de m'émerveiller.

 

Jesuis entouré de personnes qui, pour la plupart, me témoignent de l'affection. Quel trésor, merci vous toutes et tous.

 

Je vis dans un pays qui n'est pas en guerre.

 

Tout ce que je n'ai pas. Tout ce que j'ai.

 

Finalement... Oui, accepter autant que possible tout ce qui est.

 

J'aimerais bien être aussi tranquille demain matin lundi au réveil, à l'aube d'une nouvelle semaine de travail...

 

... Eh bien nous verrons bien ce qui sera la demain matin!!!

 

Tiens, tout d'un coup, je réalise : est-ce que maintenant, c'est toujours aussi agaçant, ce concept d'émission "objectif 10 ans de moins" sur M6???... Ben non. Chacun fait comme il peut, avec sa conscience de chaque instant. Je ne regarderai pas cette émission, c'est tout. Et je vais essayer de me souvenir de cette belle intention, de m'aimer en entier, tel que je suis. Et non pas tel que le voudrais être.

 

Ça ne m'empêche pas de chercher à m'améliorer, hein ! Ça m'aide a goûter l'existence avec plus de joie intérieure.

 

Je vous souhaite de vous apprécier vous-même avec cette même intention. Si c'est votre souhait !

 

Douce nuit, bonne semaine à venir.

 

Je vous embrasse fraternellement.

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16 février 2019 6 16 /02 /février /2019 14:49

Dans le TGV en direction de Lyon.

J'ai emporté un livre, je lis. "Dans le murmure des feuilles qui dansent". Agnès Ledig. Oui, j'aime.

Et au fil des kilomètres à grande vitesse, je découvre que j'ai perdu l'habitude de lire un livre !

Avant, je dévorais. Les pages que je tourne, les chapitres que j'avale, le temps... Hors du temps, le lecteur que je fus a beaucoup voyagé, de jour comme de nuit. Surtout de soir et de nuit, je crois me souvenir.

Depuis plusieurs années, l'appétit de lire a disparu de mon existence. Je vois autour de moi des gens qui lisent, se prêtent les bouquins, s'en parlent.

J'ai dévoré des tonnes de lettres, offertes sur des plateaux de papier. Formant des mots, assemblés en phrases qui ont stimulé mon intérêt, nourri mon imaginaire, forgé une partie importante de mon univers intérieur, jusqu'à il y a quelques années. 

Puis la machine à bouquiner s'est arrêtée. J'ignore précisément quand, ou pourquoi. Un fond de déprime, sans aucun doute, et cependant pas seulement.

Et je m'en fiche, pas envie de passer trop de temps et d'énergie à chercher pourquoi.

En revanche, l'orthophoniste en moi s'intéresse au phénomène...

- Quoi que c'est-t-y que cette habitude de lire qui est perdue ???

- Ben oui.

- Mais comment ça se présente ?

- Oh, simplement: je n'arrive pas à lire plusieurs chapitres d'affilée. Je détourne mon regard du bouquin, je fais des pauses, j'ai même été jusqu'à vivre une sieste !

- C'est plus comme avant ?

- Ah non ! Avant, je me trimballais même avec le bouquin ouvert, dans la maison. Aux toilettes, bien sûr, mais pas que. Ailleurs, n'importe où. Le plaisir de lire, je quittais le monde ordinaire pour visiter celui d'une autre, d'un autre. Tant d'images, de conversations, d'échanges, d'informations, qui sont passés de mes yeux à mon cerveau. Je ne regardais pas des films ou des séries comme je le fais actuellement. C'est l'audiovisuel qui a remplacé les livres, tiens ! Et le silence, la musique, aussi. Et les rencontres en direct avec autrui.

- Des regrets ?

- Pour ce qui a remplacé les livres, non. J'aime les films, les séries, la musique, le silence, les rencontres, les conversations empathiques. Mais une pointe de déception. 

- C'est quoi qui te déçoit ?

- Je m'étais dit que lire, c'est comme le vélo. Je pensais sincèrement que ça revient avec la même intensité, le même appétit, simplement en ouvrant un livre qui me plaît. Et c'est plus laborieux, plus fastidieux, moins alléchant qu'avant. Les quelques livres en attente sur ma table de nuit étaient de moins en moins nombreux, je les avais rangés. Sans les lire. 

Et il n'en reste que trois, quatre ? Celui-ci, ça fait presque un an que je l'ai commencé.

Et ça n'a rien à voir avec le style de l'auteur : j'aime !

Non, c'est une perte de l'habitude de lire un livre.

Je lis tous les jours.

Surtout sur ordinateur, téléphone. E-mails, infos professionnelles, toute la journée.

Des articles sur internet, des compte-rendus, des billets d'humidité sur Facebook ou sur des blogs.

J'accompagne des jeunes gens, entre 7 et 21 ans, pour qu'ils/elles réussissent à lire et écrire mieux.

Alors...

J'ai perdu l'habitude de lire des livres. De maintenir mon attention longtemps, alors que je peux aligner plusieurs épisodes d'une série quand elle me plaît.

Serais-je en train de faire l'expérience inattendue des gens qui lisent sur écran et perdent leurs capacités d'attention face au livre papier ?

En même temps, je suis capable d'attention et de concentration longtemps, souvent, dans d'autres registres. Alors ???

Ben... Constat simple. J'ai perdu l'habitude de lire des livres !

Et si je veux retrouver ce plaisir en ayant de la facilité à lire plusieurs chapitres les uns après les autres, je crois qu'il suffit de recommencer à lire des livres.

En attendant, plutôt que de me lamenter, je constate, et je verrai bien comment ça va se passer après.

Voilà.

J'aime bien quand le côté dramatique s'estompe, et qu'il y a de la douceur, de la tendresse, de la bienveillance qui vient accueillir ce constat.

Je ne veux pas me taper dessus. Juste constater, et voir si ça revient. Ou pas !

Je suis content de partager cela.

Et on arrive à Paris. La capitale. Bonne lecture !!!

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21 octobre 2017 6 21 /10 /octobre /2017 20:32

J'en connais, quelques "sensibles". Il me semble même que j'en fais franchement partie ! :-DJe partage la vidéo de Jeff Foster, parce que une part de moi se souvient d'avoir été paralysé, il y a très longtemps, quand une personne m'a dit : "tu te poses trop de questions"...

Un an plus tard, cette personne m'a redit cela. J'avais préparé une réponse que je croyais habile, et qui cependant restait elle aussi dans la famille des jugements qui condamnent. Une réponse qui fermait le dialogue : "et moi, je ne te reproche pas de ne pas t'en poser assez"...J'ai fini par ne plus côtoyer cette personne, par protection, par sensibilité.Cependant j'ignorais que j'étais "aussi sensible", ou si l'on peut dire plus clairement, j'ignorais que j'ai une structure de personnalité du genre "hypersensible". Très probablement...Cela m'a amené à me couper d'un certain nombre de relations, trop "stimulantes", et j'ai souvent choisi la protection, l'isolement.

Aujourd'hui, je crois, par expérience vécue durant toutes ces années, que je pourrais d'abord écouter une personne qui me dit "tu te poses trop de questions". Il est vrai que je m'en posais beaucoup plus autrefois, une forme de défense inconsciente contre la rudesse du monde, je crois.Aujourd'hui, donc, si je suis avec une personne qui me dit "tu te poses trop de questions", et si je suis en forme, tranquille, je crois que le premier pas est de faire un pas vers cet "autre", et de lui retourner, avec bienveillance, sa question.Par exemple : "ah ? Tu trouves que je me pose trop de questions ?"...Et de voir ensemble, si la personne me donne des précisions sur ce qui l'anime, sur ce qui l'a amenée à dire cela.Ou bien, si la personne n'en dit pas plus, lui demander si ça l'intéresse que je lui dise ce que ça me fait, d'entendre ça.Et voir, ici et maintenant, si ça l'intéresse, ou pas.En tout cas, tenter de dialoguer, écouter chaque manière de voir, chacun-e son tour. Tenter de se rencontrer. Quand chèque possible, je préfère faire cela que de prendre la fuite !

Enfin, et c'est important aussi, j'apprends, depuis plein d'années, à essayer de voir si "j'ai les moyens de cette rencontre". Ce qui n'est pas toujours possible !Car parfois, en raison d'un terrain personnel "hypersensible" notamment, je peux être touché, et me fermer, en entendant une phrase qui a l'air d'un jugement à mon égard.Alors, si j'arrive à voir assez vite que j'ai du mal à entendre l'autre, je tente (en silence et en pensées) d'offrir de la douceur, de la tendresse, à cette part de moi qui a du mal, qui est touchée, et qui voudrait s'enfuir pour se protéger.Ce mouvement intérieur, cette tendresse et cette douceur vers moi-même, c'est ça que les gens de la communauté CNV (Communication NonViolente) peuvent appeler "auto-empathie".J'y arrive parfois, et même souvent et de plus en plus, les années d'expérience m'y aident beaucoup.N'empêche : j'ai à accepter que, à l'intérieur de moi, ça peut réagir fortement, très très vite, et peut-être avec une intensité différente de celle d'autres gens, moins vulnérables que moi.

Cette sensibilité parfois exacerbée est une ressource, et une source d'inconfort, aussi. Exemple concret : en ce moment, j'écris cet article dans le noir. Je suis au lit, un samedi après-midi. Et je glisse le doigt sur l'écran du smartphone pour raconter ce que tu lis, lectrice, lecteur.Pourquoi au lit dans le noir ???Parce que je n'arrive pas à marcher.Une cheville bloquée par un truc comme "crise de goutte /arthrose" ou je ne sais quoi...C'est, je crois, aussi déclenché par du "psychosomatique".Car plusieurs facteurs de sont accumulés durant les dernières semaines, me faisant réagir. J'ai essayé de "faire face", et ça a marché quelques semaines.Mais trop, ce fut trop, et après plusieurs semaines de fatigue accumulée, mon corps lâche.Nouvel environnement professionnel, trajet plus long pour aller au travail, des conditions de travail qui changent, le départ en retraite d'une collègue précieuse, le deuil qui se fait petit à petit du lieu de travail précédent que j'aimais beaucoup beaucoup... Plus d'autres choses encore !Alors je vois que mon corps dit "stop"!!!Or mon seul moyen de récupérer, dans ces cas-là, c'est de dormir presque tout le temps. Ce n'est malheureusement pas la première fois que cela se produit.

Donc voilà : je reconnais, par ce texte, "officiellement", et d'abord à mes propres yeux, que je fais partie de ces "plus sensibles", même si je n'ai pas de perceptions extra sensorielles.Bienvenue à cette nouvelle conscience, qui me permet d'accepter un peu plus les limites du réel, les miennes comme celles des autres. Et cela me permet aussi de regarder cette sensibilité comme une des richesses intérieures, qui m'ont poussé à développer l'art de la présence à soi-même et aux autres, l'empathie.C'est aussi pour cela que quand je rigole, je ris fort. C'est du feu qui sort de moi, pour évacuer les tensions que chaque jour je ressens, en moi, sans en être toujours conscient.Et quand je marche seul, parfois, je parle seul, et ça peut pleurer. C'est de l'eau qui sort de moi, pareil, pour évacuer la tension qui chaque jour en moi se manifeste plus ou moins. Merci chère nature, dans les bras de laquelle je peux si souvent déposer ce qui me traverse, mes joies mes peines.Et oui, je parle à la nature. Elle m'écoute sans jamais m'interrompre!!! ;-)

Mais en ce moment, avec cette cheville bloquée et ce corps fatigué,  je ne peux marcher.Alors j'évacue en écrivant !Je dédie ce message à toutes les personnes "plus sensibles", qui, peut-être se reconnaitront, ou pas. Moi j'ai mis 54 ans à le reconnaître, prendre le temps font vous avez besoin : c'est votre temps, personne ne peut vous dicter quoi en faire.  ;-)Je dédie également ce texte aux autres personnes, qui ne ressentent pas les choses comme moi, et qui pourtant sont des soutiens précieux, qui acceptent la différence de nos structures de personnalité...C'est une chouette illustration du "vivre ensemble", je trouve.Bonne fin de mois d'octobre, quel que soit votre seuil de sensibilité !!!  ;-) Et merci à Jeff Foster, par cette courte vidéo, de me donner l'occasion de me reconnaître moi-même, en public, avec cet aspect "plus sensible".

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17 mai 2017 3 17 /05 /mai /2017 23:27

Hello

 

Je viens de finir de regarder un film américain, qui s'appelle "The Majordome". On y voit l'histoire de l'Amérique des années 1950 à 2008, avec les mouvements pour les droits civiques des citoyens noirs américains. L'acteur principal est majordome à la maison blanche, et ce film est tiré d'une histoire vraie.

Une fois encore, je vois relatées les folles exactions qui ont eu lieu, de la part des puissants gouvernants citoyennes et citoyens blancs, vis à vis des citoyennes et citoyens de la population noire.

Cela fait partie de l'histoire, et cela rejoint une question que je me posais autrefois, et que je repose aujourd'hui : "Suis-je un "salaud inconscient", moi aussi?". J'espère que non. Si vous avez des éléments me permettant de voir que je suis une personne portant directement atteinte à l'intégrité d'autres gens, et régulièrement,  alors que cela serait justice que je cesse, merci de vous adresser directement à moi et de m'expliquer ce que je pourrais améliorer.

 

Je ne crois toutefois pas avoir ce genre de comportements. J'espère.

 

Je m'aventure à poser une autre question : "quels sont aujourd'hui les combats pour l'équité et la justice qui se présentent à moi?".

 

Agir pour continuer de prendre conscience que le monde est parfois considéré comme une marchandise. C'est la posture du néo-libéralisme. En voici quelques exemples tirés de l'actualité:

> Le travail mal payé, avec des menaces de licenciement si vous n'êtes pas content.

 

> L'obligation pour des services publics de faire pareil qu'avant, ou plus, avec des moyens identiques, ou moindres. C'est ce que nous allons devoir faire pour l'IME dans lequel je travaille, et qui va déménager, avec moins de moyens pour notre mission que ce qui serait légitimement nécessaire. Et je n'ai pas le choix, si ce n'est de démissionner ou d'obéir aux injonctions des services publics. Bon, ce truc ne date pas d'hier. Mais c'est toujours d'actualité, hélas.

 

> Le choix d'échapper à une répartition plus équitable des ressources, en utilisant les lois économiques établies pour les plus riches. En Europe, en Asie, aux Etats-Unis, au Canada, ou ailleurs : évasion fiscale, spéculation, refus de payer l'impôt de manière équitable, etc. Des personnes utilisent leur statut, leur pouvoir d'intouchables, pour amasser des fortunes, et priver les gens qui travaillent des revenus de leur travail. Pire : des millions de gens meurent chaque jour de famine, par exemple, à cause de la spéculation sur les matières premières. Crimes en col blanc, non reconnu comme crimes de masse. Là, j'accuse.

Intouchables, car le système est protégé, servi par toute une chaîne plus ou moins visible de commandement, avec une règle : protéger la caste des puissants, car ils peuvent nous faire payer très cher notre éventuelle insoumission.

 

Le film "Le Majordome" montre bien le double visage de la très large majorité d'entre nous : un visage de servitude, pour garder ma place. Et en coulisse, mon visage triste ou révolté, car je suis impuissant à faire changer les choses. Car quand je m'exprime auprès des puissants, je n'ai pour réponse qu'une fin de non recevoir.

 

J'ai la chance de ne pas trop souffrir au travail ni dans ma vie personnelle. Je me considère comme privilégié.

 

En même temps, je m'exprime pour dire ce qui se passe en moi actuellement : l'alerte est en direction des attitudes que nous pouvons alimenter bien malgré nous, attitudes qui renforcent les pouvoirs des hommes et des femmes qui agissent avec une conscience limitée, au nom de principes du néo-libéralisme.

 

Le profit est régulièrement préféré à l'humain. Les gens n'ont pas à se plaindre, ils ont déjà du boulot, alors fermez la. Les actionnaires touchent des dividendes, et on licencie les ouvriers, on embauche pour des contrats courts. Et on va me dire que c'est la loi du marché. Le "code noir" qui permettait de tuer impunément un esclave, c'était la loi. Si une loi est injuste, elle n'a pas à être appliquée.

 

Or aujourd'hui,de nombreuses lois sont terriblement injustes, et sont appliquées par les forces de notre système. Des lois qui sont au service du profit des plus riches déjà très riches, et qui s'appuient sur la très grande masse des gens qui ne font pas partie des ultra-riches;

 

Les services publics, sont maintenant victimes des appels a à projets. Donc on va forcément avoir encore des dessous de table, des gens qui vont faire fonctionner leurs réseaux pour faire vivre le copain, la copine. Ce qui me touche, c'est ceci : avons-nous si peu d'imagination qu'on n'a pas trouvé mieux pour vivre ensemble ?

 

Je rêve que l'on puisse vivre ensemble avec de l'honnêteté et de la responsabilité, en plus grande quantité que ce à quoi j'assiste actuellement. J'accepte le réel : je sais que l'honnêteté et la responsabilité ne sont pas la règle, pour le moment.

 

J'attire simplement mon attention et la votre, sur les élément-clés qui peuvent favoriser la maltraitance des uns envers les autres.

 

J'ai participé dans ma vie à divers mouvements. J'ai pu voir que les groupes de gens sont comme des assemblages d'aliments, ou de vins : chaque personne est unique, avec des forces et des vulnérabilités. Toute personne est unique au monde, inimitable, irremplaçable.

 

Seulement, en étant ensemble, à partir de deux personnes, nous vivons en groupes.

 

J'ai constaté (et je dis que c'est ma manière de voir, unique personnelle, qui n'engage que moi) que les assemblages sont tous différents, eux aussi. Je veux dire les groupes, que j'appelle "assemblages", par comparaison avec la nourriture.

 

On peut aussi comparer avec la musique : plusieurs instruments avec des façons de jouer uniques, singulières, et que l'on voit jouer ensemble.

 

Où je veux en venir?

 

Je veux en venir au "goût", à la "couleur" des assemblages. Je constate que certains assemblages permettent au groupe de donner quelque chose de meilleur, au service du "vivre ensemble". J'adore quand ça arrive!

 

D'autres assemblages permettent que "ça roule", sans trop de "meilleur", ni de "pire". Je les aime bien aussi, car j'aime quand "ça roule"!

 

Enfin, d'autres assemblages (j'en ai expérimenté des comme ça plusieurs fois aussi) génèrent un truc terrible : cela révèle le "pire" de ce que les humains peuvent faire entre eux.

 

J'ai fait partie d'une équipe dans laquelle j'ai pu voir de tels phénomènes se manifester sournoisement, jour après jour, sur plusieurs mois, années. Plusieurs personne sont passées, on fui, mais les gens qui constituent le noyau toxique de cette équipe sont encore en action à ce jour. Je n'aimerais pas être cadre, car régler ce genre de phénomène, je ne sais pas faire. J'ai quitté fort heureusement cette équipe, et j'y ai laissé des plumes, mais je ne suis hélas pas le seul, et je ne suis pas celui qui y a laissé le plus de plumes.

 

Mais ces gens qui ont des conduites toxiques semblent ne pas mesurer les maltraitances qu'ils/elles infligent à leurs collègues. Pourquoi?

 

Parce que c'est très difficile de mesurer nos propres actions envers les autres. "Le poisson ne voit pas l'eau dans laquelle il nage". Pourquoi je vois la paille dans l'oeil du voisin, et que je ne vois pas la poutre qui est dans mon oeil? Parce que c'est une démarche exigeante, et qu'on n'a pas l'habitude ni les exemples (ou ils sont assez rares) pour apprendre cela, je crois???

 

Le Front National et les responsables de ce mouvement font partie de ces organisations qui vont provoquer l'émergence du "pire de l'humain", j'en veux pour preuve l'augmentation de l'homophobie actuellement, avec des pics importants sur internet, depuis que la parole haineuse a été plus diffusée et libérée, décomplexée, à l'occasion des campagnes pour l'élection présidentielle qui vient de s'achever.

 

La haine de l'étranger, ou de celle ou celui qui ne fait pas comme le parti l'ordonne, c'est à nouveau devenu possible de l'agiter, la haine la haine la haine...

 

J'ai vu des gens, au demeurant inoffensifs, qui une fois en groupe "toxique", ont provoqué l'exclusion de personnes du groupe, simplement parce que ces gens ne pensaient pas ou ne voyaient pas le travail comme la majorité des leaders du groupe. Et cela peut s'aggraver quand les responsables hiérarchiques alimentent la toxicité du groupe.

 

C'est très difficile de voir soi-même que je suis en train de participer à une action d'exclusion de quelqu'un d'autre. Et cette forme de maltraitance s'apprend dans les familles, en groupes de copines et copains, à l'école, partout.

 

Nous avons beaucoup à faire aujourd'hui, pour que la voix des faibles, vulnérables, soit entendue, par les puissantes et les puissants.

 

Je ne sais comment faire, mon réseau n'est pas un réseau adapté à l'activisme, et je n'en ai pas l'énergie ou la disponibilité.

 

En revanche, j'en ai l'élan. Car je crois fermement que en partageant ces notions (qui peuvent sembler banales, ou bancales à certaines ou certains, j'accepte cela), une ou plusieurs personnes porteront leur attention sur "comment je fais avec moi-même ou avec les autres, pour mieux vivre ensemble?".

 

Voilà, je suis à cet endroit de ma vie, notamment, en ce moment, et en particulier à la fin du film "The Majordome".

 

Je fais le rêve que petit à petit, les puissants aient assez de conscience pour faire des choix de répartition des ressources, tout comme des hommes politiques ont décidé d'accorder les mêmes droits aux personnes noires qu'aux personnes blanches, aux Etats-Unis, ou en Afrique du Sud.

 

Maintenant, je parle non pas de droit de vote, mais de droit à vivre décemment, dans l'abondance sans détruire la planète. La notion de "sobriété heureuse" de Pierre Rabbi me plaisait bien, un autre terme encore plus actuel existe-t-il?

 

ET pour ce qui est de la vie en groupe, une question simple :

 

> "ai-je des images d'ennemis vis à vis d'une ou plusieurs personnes du groupe?" si oui, puis-je aller tenter de rencontrer cette "ennemie", cet "ennemi", pour mieux la/le connaitre? Et si on se connait bien, peut-on essayer d'améliorer notre manière de vivre ensemble? Faire des demandes concrètes, réalistes, réalisables, en langage d'action positive, et avec des délais raisonnables pour vérifier si on a réussi à mieux vivre ensemble?

Oser dire ce qui coince sans accuser? Demander clairement ce que je veux, sans accuser l'autre d'être un con / une conne, parce qu'il ne devine pas ce que je voudrais?

 

Et quand une personne a des propos haineux, puis-je aller à la rencontre de  sa haine, pour tenter de voir ce qui la motive, quelles peurs, quelles blessures? Rencontrer avant de rejeter.

 

Je ne crois pas à la punition. Si ça marchait, la planète serait en paix depuis longtemps, non?

 

Nous sommes une majorité de personnes "punies" par un système néo libéral, et chaque jour les manière de voir "technocrates et comptables" prennent le pas sur l'humanité, la singularité.

 

Comment, à ma mesure, puis-je participer à prendre une direction vers plus d'humanité???

 

Est-ce que je continue de faire partie du problème,ou bien est-ce que je veux bien chercher à voir comment je peux participer à ce qui fait solution?

 

Je ne crois en effet pas à la haine comme solution à la haine : seule l'escalade de la violence et la division seront aux rendez-vous.

 

Je crois aux actions non-violentes, à l'empathie, et en même temps à la fermeté face aux injustices flagrantes dont je suis témoin chaque jour. Je continue d'apprendre, à ma mesure.

 

J'ai écrit ce texte dans l'intention d'inspirer, pas pour attiser la haine. On peut se rencontrer, au-delà de nos apparentes différences.

 

La Paix, ça s'apprend.

 

Merci pour votre attention.

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11 avril 2017 2 11 /04 /avril /2017 18:37

Je viens de lire des archives de mon passé d'élève, entre l'âge de 11 ans et 17 ans. Collège : descente aux enfers. École de musique : pareil.
Lycée : un peu mieux, pour finir plutôt pas mal.
Mais l'impression générale : chagrin d'école.
Des observations qui montrent le désarroi des professeurs, face à mes manières de faire et d'être.
En même temps, j'ai été victime de violences, de maltraitances, de harcèlement. Pas facile, et je me souviens que je m'enfonçais un peu plus à chaque fois.
Et devinez ?
J'ai pu réussir un concours difficile (Orthophonie), suis devenu orthophoniste, et je travaille depuis 26 ans dans un Institut Médico-Éducatif, pour essayer d'aider des jeunes, qui ont entre 10 et 20 ans, à mieux parler, mieux lire, mieux écrire, mesurer, compter... Les parcours de ces jeunes sont également des chagrins d'école, et parfois ils ont été ou sont encore victimes de violences, de maltraitances, et ont pu connaître le harcèlement.

Je suis heureux d'avoir pu bénéficier des chances que j'ai eues.
Je suis reconnaissant envers les personnes qui m'ont donné des chances, alors que l'on aurait pu croire que je suis un mauvais cheval.

Je suis atterré, triste et furieux, quand je vois que tant d'adultes sont passés à côté, et n'ont pas eu les moyens de m'aider, dans les nombreux déserts.

Et je mesure, aux observations écrites sur les bulletins de notes, que cela n'a pas dû être facile de dépasser les impressions désagréables que j'ai pu générer.

La vie est bien plus complexe qu'elle n'y paraît.

J'espère que la lecture de ces horribles bulletins de notes m'aidera à accueillir encore mieux certaines personnes qui m'agacent. Car si bon nombre d'adultes n'ont pas su voir ni entendre mes message de désespoir (j'ai souvent pensé au suicide à cette époque, tout en n'étant pas suicidaire), j'espère être là, suffisamment présent pour les jeunes qui ont besoin que quelqu'un leur offre soutien et confiance.

J'ai la chance d'avoir aussi plein de collègues qui savent offrir de l'amour et de la loi, pour accompagner ces victimes de chagrins d'école.

Je n'oublie pas les douleurs ressenties face aux mots destructeurs parfois, mots posés dans les carnets de notes.

Je considère que la vie que j'ai menée depuis est riche, intense, et pleine de moments de tranquillité, de joie aussi. Chagrins désespoirs et fatigue aussi.

J'ai la chance d'avoir un entourage puissamment aidant, je vous en suis profondément reconnaissant, car j'aurais pu mal tourner.

Je n'oublie pas les douleurs, et je demande pardon aux personnes qui auraient pu souffrir de mes actions, de mes attitudes ou de mes mots, voire de mes non-présences, si c'est le cas. Regrets sincères.

J'ose espérer que les adultes qui sont "passés à côté" et m'ont "tiré dessus" sans voir mes souffrances, ont fait différemment par la suite, et ont réussi à mieux accompagner des petites âmes perdues, comme celle que je fus.

Gratitude pour les gens qui ont risqué le succès en me faisant confiance.

Et gratitude, si tu me lis et que j'ai la joie de te compter dans ma vie, comme partenaire, fréquent, occasionnel, variable ou permanent.

J'ai besoin des autres quand je n'y arrive pas, et j'ai à cœur d'offrir mon soutien, quand je le peux, à celle ou celui qui en a parfois besoin, n'y arrivent pas à son tour.

J'aurais pu plus mal tourner. Ouf.

Putain, c'est quand même rude parfois, une vie d'adolescent, ou de jeune adulte.

Salutations !

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25 mars 2017 6 25 /03 /mars /2017 17:47
Le groupe "Camel" a fait plusieurs albums conceptuels, racontant une histoire. En 1991 est sorti sur le marché un album intitulé "Dust and Dreams" ("poussière et rêves). C'est une mise en musique du livre "Les Raisins de la Colère" (John Steinbeck), par Andy Latimer (dernier musicien de la formation originale de Camel), avec des paroles rédigées parfois aussi par sa compagne Susan Hoover.
 
Voici deux morceaux illustrant la richesse mélodique de ce groupe qui a mon coeur pour toujours. Après le chant, la guitare d'Andy, qui vous permet de comprendre pourquoi notamment, j'aime tant cette musique.
 
Avec, à la basse, Colin Bass, aux claviers, Ton Scherpenzeel , musicien Hollandais qui anime le groupe "Kayak", et au chant, Mae MkKenna et David Paton (autre bassiste de Camel). Paul Burgess à la batterie.
 
Rose of Sharon, dans le roman, est une jeune femme enceinte, sur le point d'accoucher, et elle dit son espoir dans le futur (nous sommes à l'époque d'une crise majeure en Amérique du Nord, la famille dont fait partie Rose of Sharon tente l'exil vers la Californie, pour survivre. Rose of Sharon rêve, et en même temps supplie son compagnon, le père du futur enfant, de tenir sa place de père. Entre rêve et réalité, la chanson dit l'espoir et l'innocence. La ligne mélodique me touche.
 
"End of the line, le morceau qui suit, toujours avec la musique que j'aime sans réserve, raconte la désillusion, face aux innombrables autres exilés que rencontre la famille en déroute. C'est Andy Latimer qui chante.
 
C'est cet album qui m'a permis de retrouver Camel, et la musique d'Andy Latimer, que je croyais "hors jeu", après plus de 7 années de silence. Plusieurs échanges de courriers, et des rencontres au fil des ans, quand j'ai pu le rencontrer après les concerts de Camel, ont renforcé mon affection.
 
J'ai souvent rencontré ces musiciens, parfois avant, toujours après les concerts. Générosité.
 
J'ai eu la joie d'échanger une longue embrassade avec Susan Hoover à Gand, en Belgique. La seule fois où nous nous sommes rencontrés.
 
Camel est considéré par beaucoup de gens comme un groupe de "Progressive Rock". Andy Latimer nuance le propos, en proposant sa manière de voir sa musique : "c'est une musique d'émotion". Vous comprenez donc peut-être un peu plus pourquoi je suis touché par la musique de ces artistes-là.
 
Bonne écoute.
 
 
Rose Of Sharon (Camel)
 
Love, are you awake or are you sleeping?
I'm so excited I could die...
starting out our lives.
Must make some plans for the future
now we need to settle down...
make a home our own.
What we gonna do when the baby comes?
It won't be long.
Love, am I awake or am I dreaming?
I'm so excited I could cry.
At times I'm so afraid.
Say you'll get a job
and never leave us...
Though I know you'll make it right,
Find a better life.
 
What we gonna do when the baby comes?
It won't be long.
 
Don't you ever go,
say you'll never leave
Promise you won't ever leave.
Don't leave me,
We need you.
Rose
I will try to settle down but
I can't tell the future
Rose
I will try to stay around but
I don't know the future
 
Oh Rose,
you'll never know,
just how much I need
you so.
 
----------------------------------------
 
 
 
"End Of The Line"
 
Well I'm walking this lonely street
but I'm far from bein' alone
'Cause everyone I meet,
has nowhere to call home.
So they move on
from day to day,
just to stand in a line.
 
Well my mother she comes to me
and begs me not to fight.
For the sake of the family,
I have to stay out of sight.
So I move on
from day to day,
just to stand in a line.
 
On the road again
for a job I never find.
People talking...
as if we're not their kind.
I got a handbill,
says there's work up here.
Left my homeland...
and paid a price too dear.
 
I've come to the end of the line
there's too many men,
despair in their faces...
Each one of us hoping to find a life,
a home, a dream...
within the line.
 
I ain't helpless
I just need a hand.
These are hard times,
for every kind of man.
 
I've come to the end of the line
there's too many men,
despair in their faces.
Each one of us hoping to find
a life, a home, a dream
a place to be.
 
[repeat]
------------------------------------------------
 
http://www.artrockheaven.com/2015/07/artistcamel-countryuk-albumdust-and.html
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19 mars 2017 7 19 /03 /mars /2017 19:24
J'ai publié cet article sur facebook, il est sorti de mes doigts alors que je voulais simplement dire un truc court de 4 lignes maxi.
 
Quand c'est le moment, l'inspiration se pointe, et pas quand je l'aurais imaginé. Voilà donc ce texte, qui parle de moi, intimement, et je suis d'accord de partager cela avec vous qui lisez, si ça peut vous inspirer. Ou tout simplement vous permettre de me rencontrer un peu.
Bonne lecture ! :-)
 
"Chaque jour je vois ma vie, mon monde intérieur en mouvement.
 
Les innombrables changements, même infimes, dans mon corps, et aussi dans ma pensée, font que jamais je ne pourrai dresser l'inventaire de cette multitude vivante.
 
Je vois que j'aime parfois la vie, d'autres fois elle m'apparait bien rude.
 
J'aime partager, et je trouve que j'en ai beaucoup plus l'opportunité aujourd'hui par les réseaux sociaux qu'auparavant, quand ce n'était pas aussi vaste, cette diffusion.
 
Mon actualité, entre autres, c'est ceci : "j'ai longtemps rêvé de faire l'expérience de relations fluides, or, la relation n'est pas l'endroit pour vivre de la fluidité... Ou c'est si rare que l'on peut considérer cela presque comme un miracle".
 
J'ai récemment entendu Isabelle Padovani (dans une vidéo intitulée "le défi de la relation"), et je suis très profondément touché par sa manière de voir, qui m'apporte beaucoup de détente.
 
La relation d'est pas l'endroit où je vais expérimenter la fluidité... Zut alors. :-)
 
Zut au départ, puis "ouf".
 
La fluidité, je l'expérimente souvent dans ma relation avec moi-même, ou aussi lorsque je marche seul dans la nature. Ou quand je marche accompagné, et que la ou les personnes avec qui je marche sont capables de savourer le silence ensemble.
 
Enfin, je goûte parfois (plus souvent que bien des gens, je crois?) la fluidité dans les relations. Grâce à l'empathie, que j'ai eu la chance de découvrir il y a plus de 16 ans, avec le processus de Communciation Non Violente comme première marche vers un art de vivre avec moi-même et avec les autres.
 
Une de mes connaissances m'a dit que je suis capable d'avoir des attitudes violentes, parfois. Oui. C'est vrai! Pourquoi crois-tu que je me sois intéressé et si fortement impliqué dans l'apprentissage de la non-violence???
 
C'est en effet parce que j'ai depuis longtemps beaucoup de violence en moi, des habitudes destructrices apprises un peu partout, car les modèles de guerre avec soi-même et avec les autres ne manquent pas, on en voit un peu partout...
 
J'apprends à faire la paix. C'est long, c'est parfois difficile, car j'ai un long passé de guerrier, alors que j'avais de grandes idées sur tout, ignorant que j'étais sourd, ignorant que je ne savais pas écouter.
 
Alors oui, je suis parfois capable d'avoir des attitudes considérées par certaines, certains comme "violentes".
 
Je modifie le mot "violentes", et je propose de regarder ainsi : parfois, mes attitudes peuvent "contrarier", car je ne fais pas "ce que tu veux"... Alors à ce moment-là, tu vis de "l'intensité". Une contrariété intense, par exemple... Je ne considère pas cela comme de la violence. Car bien souvent, je crois, j'agis au mieux, avec la conscience qui est la mienne, au moment où j'agis.
 
C'est la réaction qui peut être intense... Et l'intensité est confondue avec le mot "violence". Je le redis, je n'ai pas l'intention de nuire.
 
Donc je t'invite à reconsidérer ta manière de dire, quand tu dis que tu me trouves "violent". Peux-tu prendre la responsabilité de ce qui te traverse? Et me dire que ce que tu éprouves, c'est une "intense contrariété", car je ne fais pas les choses comme tu voudrais que je les fasse?
 
Je trouverais ça plus honnête, et au moins ça parle clairement de toi. J'ai appris cette manière devoir depuis environ 16 ans.
 
Aujourd'hui, je dirais que je n'ai pas encore réussi à toujours agir en prenant soin le plus possible des autres, et je le regrette.
 
En même temps, j'ai progressé. J'arrive (j'espère :-) ) à cette période de ma vie où je peux offrir de la douceur, de la tendresse, un réel "Bienvenue" à mes maladresses. Et, quand j'ai été suffisamment reconnu et entendu dans mes douleurs, je peux faire de même pour les maladresses des autres.
 
Voilà, c'est un des mouvements les plus puissants qui se soient produits en moi, et ça se fait depuis environ 30 ans, j'en ai 53.
 
J'apprécie de pouvoir offrir régulièrement de la présence auprès de personnes qui veulent faire l'expérience de l'empathie. Je ne suis absolument pas formateur en Communication Non Violente (CNV). Des personnes ont appris à transmettre cela, et savent transmettre ce processus d'apprentissage progressif de l'empathie par la CNV. et je m'en sens bien incapable.
 
 
Je suis, en revanche, un "accompagnateur", je fais vivre l'empathie aux personnes qui veulent l'apprendre. Et je fais ça depuis longtemps, plus de 10 ans.
 
Cependant, je n'aurais jamais imaginé que aujourd'hui, tous les apprentissages que j'ai faits pour tenter de m'entendre moi-même, et pour entendre les autres, se résumerait à une seule posture tout d'abord : "souhaiter "Bienvenue" à tout ce qui peut se produire, pensées, émotions, et sensations corporelles, en moi ou en l'autre.
 
"Bienvenue", ça permet aux besoins fondamentaux, "ce qui est vivant ici et maintenant", d'être entendu, reconnu, avec respect et considération.
 
Ce qui permet ensuite d'aller vers plus de clarté et d'apaisement, de faire des demandes, à soi-même ou aux autres, pour se rendre la vie plus belle...Jj'en ai tellement souvent fait l'expérience...
 
Merci à Marshall Rosenberg pour son incroyable concept ultra simple et si puissant : "connect before correct" (se connecter avant de corriger). Je traduis plus exhaustivement, en m'inspirant très très franchement des mots d'Isabelle Padovani : "d'abord accueillir l'innocence, aussi longtemps que nécessaire, puis, si le moment est propice et que les oreilles sont un peu plus ouvertes, éduquer l'ignorance".
 
Quel trésor inestimable pour moi.
 
Je suis heureux d'écrire cela, car cette simplicité m'a beaucoup simplifié la vie depuis quelques mois.
 
Désolé pour les personnes qui trouvent que ce que j'écris c'est du charabia, bienvenue à votre incompréhension.
 
Et si vous n'êtes pas d'accord avec ce que j'écris, bienvenue à votre désaccord.
 
Enfin, si ce que j'écris vous va, je me réjouis de souhaiter la bienvenue à votre bien-être, si c'est ce que vous ressentez en lisant ces mots.
 
J'avais envie de m'exprimer ici, ce soir, après avoir vu un film que m'a recommandé Simon (notre fils aîné), à moins que ce ne soit Thomas (notre fils cadet)?... C'est l'un d'entre eux, j'en suis à peu près certain, j'ai posté un remerciement public juste avant ce long article, remerciant Simon. Il me dira assez vite si c'est lui ou son frère qui m'a recommandé "Captain Fantastic"...
 
Voilà pour ce soir.
 
Je vos embrasse fraternellement, et si vous ne pouvez pas recevoir mon témoignage d'affection, il se passe un double mouvement en moi :
 
Instant premier : "allez vous faire foutre".
 
Instant second : "bienvenue à votre difficulté à recevoir mon embrassade fraternelle".
 
Je vous fais grâce du chemin qui se joue entre l'instant premier et l'instant second, je dirai que pour moi, c'est l'oeuvre d'une présence empathique avec moi-même.
 
Et j'ose écrire l'instant premier ("allez vous faire foutre"), car il est l'héritage de mon long apprentissage d'une langue "maternelle" tragique, qui ne sait pas dire ce qui se passe en soi. Par "langue maternelle, je ne parle pas de ma maman, mais de tout le langage ou presque tout le langage qui est partagé par toutes et tous, un peu partout. Et j'ai appris à entendre derrière les apparences rugueuses et insultantes, que c'est un cri d'amour déçu.
 
J'ajoute l'instant second ("bienvenue à votre difficulté à recevoir mon embrassade fraternelle"), car il est ce qui reste en moi, une fois mon chemin intérieur parcouru.
 
Merci à toutes les personnes qui depuis si longtemps m'accompagnent, m'aident, souvent ou rarement, à vivre cette vie unique, la mienne.
 
Je vous ré-embrasse fraternellement, si vous le voulez (là, c'est plus cool, je trouve ;-) )
 
Bonne fin de semaine, le printemps n'est pas loin, alors je vous souhaite une belle fin d'hiver, et un printemps doux.
 
Et douce nuit. :-)"
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20 février 2017 1 20 /02 /février /2017 12:16

Je me demande si je vais continuer de faire exister ce blog.

 

A suivre.

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15 juillet 2016 5 15 /07 /juillet /2016 03:03

Par avance, pardonnez mes éventuelles répétitions, je suis sous le choc.

Récolte-t-on aujourd'hui ce que l'on a semé hier? Je ne peux m'empêcher de relier cela à la mort de dizaines de personnes, hier soir, tuées par un homme conduisant un camion, à Nice.

Mon explication : nous sommes habitués à la haine. A la division. Et des gouvernants ont appuyé leur pouvoir sur la division et l'éducation à la haine. Pas forcément consciemment, je leur accorde cela, au bénéfice du doute... En même temps j'ai toujours vu des hommes et des femmes se lever pour dénoncer l'absence de conscience. Hélas ils sont peu à être aux commandes...

L'homme qui a conduit le camion meurtrier à Nice l'a probablement fait , animé par la haine. C'est si facile à alimenter, la haine...

L'épisode du "blanchiment des troupes", décidé par De Gaulle, est un des nombreux phénomènes qui ont contribué à la perpétuation d'un système de domination, et d'une éducation à la haine.

Même si la haine est lourde à porter, elle est le fardeau le plus répandu hélas je crois, dans une grande partie de l'humanité.

Et quand des dirigeants sont habités par cette haine si répandue, ils peuvent très facilement entraîner les gens qui sont sous leurs ordres à commettre des actes de haine. Je crains que la personne qui a conduit le camion meurtrier ne soit un "obéissant", qui a été "guidé" par un plus puissant, avec le désir de semer la mort et la peur. Que je me trompe ou pas n'a pas d'importance.

Pour moi l'important reste de continuer d'avoir comme direction quotidienne l'apprentissage de la Paix. Ghandi, Luther King, Mandela. Ils furent des dirigeants qui m'inspirent.

J'ai suffisamment d'expérience de la haine dans mon propre coeur pour savoir que ça peut prendre du temps pour en guérir (je suis loin d'être guéri de toute la haine qui est encore dans mon coeur). J'y travaille.

Et en même temps, je suis très prudent, car il m'est aussi très facile de m'enflammer, face à des actes de haine. Je sais cependant très bien à quoi cela conduit, donc un choix s'impose à moi. Continuer de me lever pour dire mon désaccord quand la haine est attisée. Car la vengeance n'entraîne que la mort et la division, sur plusieurs générations.

Les hommes noirs qui ont fait la guerre contre les nazis, et qui n'ont reçu aucune gratitude de la part de la France (décision de De Gaulle, si j'en crois les informations dont je dispose), beaucoup ont été humiliés, voire tués, alors qu'ils avaient contribué à la libération de la France. Tués d'avoir réclamé de la considération légitime.

Je pleure les actes barbares des autres soldats qui ont exécuté les ordres atroces, obéissant à l'ordre d'abattre les mutins.

Sans être dans un monde de chaos, peut-on apprendre la coopération?

Peut-on regarder que l'on obéit à l'autorité par peur, alors que l'on pourrait dire, et construire, ensemble, au lieu de se taire, par crainte d'être virés, ou punis, voire tués...

Je suis sans voix. Enfin, pas tout à fairt, car là, je m’exprime.

La non-violence, ce n'est pas le silence. Quels sont les moyens à disposition des personnes non-violentes pour infléchir la tendance et offrir une route attractive, qui offre une alternative à la haine, à l'éducation à la haine?

Je ne suis pas spécialiste de la question, et suis parfois maladroit, voire naïf, ou contre-productif. J'en ai fait hélas souvent la démonstration.

En même temps, je continue d'avancer, d'essayer d'apprendre de mes erreurs. Je crois que c'est un début de réponse.

Je vais continuer de tenter de prendre soin de moi. Et quand je suis disponible, de prendre soin de mes proches, des gens avec qui je suis en relation directement, que ce soit ici en chair et en os, ou là, sur facebook par exemple.

Mon intention à l’instant présent, c’est d'abord de m'exprimer, d'évacuer la tension générée par les horreurs de cette double information pour moi en ce moment.

D'abord le conducteur d'un camion qui a tué plusieurs dizaines de personnes à Nice.

Puis ce film court où j'apprends une atrocité vieille de plus de 60 ans, le « blanchissement des troupes françaises » à la fin de la seconde guerre mondialecommandée, dirigée par les "autorités" Françaises . Je rappelle : "autorité", ça peut signifier "être auteur". Donc la responsabilité au départ revient aux dirigeants, car ils savent qu'en dessous de la chaîne de commandement, il y a de très fortes probabilités que les gens vont obéir aux ordres. "Tuez les mutins". C'est le dirigeant qui à ce moment-là est le conducteur du camion.

J'espère ne pas être un tel donneur d'ordres.

Et je vous demande votre soutien pour continuer d'apprendre la Paix, car je sais -je me répète en conscience- je sais quelles peuvent être les conséquences tragiques des passages à l'acte dictés par la haine.

Je suis favorable à un usage protecteur de la force.

Les policiers qui ont tiré pour neutraliser le pilote du camion l'ont tué. Il n'y avait probablement pas d'autre solution immédiate.

En général, même dans des cas comme celui-ci, j'aimerais que la force soit employée pour protéger, neutraliser. Or elle est employée bien souvent pour punir, réprimer. Et là, je ne suis pas du tout d'accord de cette forme d'usage de la force.

Une part de moi se dit « bon débarras, ce mec méritait de mourir de toutes façons, il fallait qu’il paye ». C’est bien là que se trouve la haine dans mon cœur. Car je ne crois pas aux vertus de « faire payer quelqu’un ». Ce n’est pas de la justice réparatrice. C’est de la justice punitive. Et je comprends l’immense, l’infini désarroi, le hurlement de terreur, face à l’acte qui vient d’être perpétré.

Ce furent certainement les mêmes désarrois infinis, les mêmes hurlements de terreur qui ont été poussés par les hommes noirs tués par des soldats français, dans l’épisode commandité par De Gaulle. Mêmes éléments : va-t-on rechercher tous les soldats encore vivants, qui ont tiré sur les tirailleurs sénégalais ? Va-t-on leur faire « payer » leur obéissance à l’autorité ? Va-t-on leur faire « payer » le fait d’avoir été élevés dans une culture de la soumission à l’autorité, d’avoir à leur insu la plupart du temps été éduqués à la haine ?

Incalculable, aujourd’hui, dans l’histoire de l’humanité, le nombre d’hommes (ou de femmes parfois) qui ont souffert durant des décennies de psychoses post-traumatiques pour avoir assassiné d’autres hommes, simplement en obéissant aux ordres… J’en connais.

Alors permettez-moi de vous montrer très simplement que la vengeance, on sait ce que ça donne : des générations pourries et détruites par la haine. Pas besoin de vous faire un dessin, si vous avez un tout petit peu le sens de l’observation, regardez partout dans l’histoire du monde : les crimes de masse sont le fruit d’idéologies de haine, désignant un ennemi à abattre. Mais ça ne suffit pas : pour que les actes suivent, il faut beaucoup de gens qui obéissent aveuglément aux ordres des maîtres assassins. Je ne veux pas être un de leurs exécutants.

Les dirigeants (parfois des femmes, regardez Catherine de Médicis, Margaret Thatcher…) ont rarement le sang en direct sur leurs mains. Ils laissent souvent cela aux gens à qui ils ordonnent de tuer.

Nous avons le même problème en ce moment en France. Des gens aux commandes ont des images d'ennemis en tête, et les alimentent chez les fonctionnaires de police.

Certains cèdent bien évidemment, et font eux aussi des passages à l'acte, en réprimant férocement certaines manifestations. Un grand nombre de personnes dans les forces de police risquent de s'auto-alimenter en images d'ennemis... C'est facile, c'est simple, et expéditif.

Et je sais que des personnes travaillant dans les forces de police ont des positions non-violentes, comme celle que j'exprime en ce moment. Ce sont pour moi ces personnes qui représentent les "gardiens de la Paix".

J'ai lu récemment l'injonction d'un responsable haut placé dans les forces de police, qui demandait aux agents du terrain de se souvenir de la haute responsabilité qui est la leur. Porter attention aux plus faibles, agir pour maintenir l'ordre, utiliser la force pour protéger et neutraliser, tout en faisant tout leur possible pour ne pas porter atteinte à la dignité des citoyens.

Il existe à ma connaissance encore trop peu de décideurs dont la parole non-violente est diffusée. J'aimerais que les médias portent leur attention, et attirent l'attention du public, sur ces actions-là.

Alors que Donald Trump vient de poster un commentaire haineux, attisant la peur après le drame de Nice. Il écrit que « ce n'est qu'un début »... Il tente de justifier ses thèses haineuses, en voulant combattre la haine par la haine.

Je ne crois pas que cela fonctionne, chers médias, cher monsieur Trump.

Regardons ensemble le désastre social, humain, géopolitique et financier qui a découlé des décisions de guerre des gouvernements Bush, par exemple, et de tous les gouvernements qui ont attisé la haine, quelle que soit leur couleur politique, ou leur localisation sur la planète, à toutes époques...

Le fait de dire "on n'interviendra plus à l'extérieur des USA" ne change rien au problème, monsieur Trump. Les thèses attisant la haine créent des clans, qui sont malheureusement en train de se monter les uns contre les autres. Alors que ce soit à l'intérieur des terres d'amérique du Nord ou ailleurs, la maladie continue de faire sont oeuvre de mort et de divisions.

Je ne peux rien de mon côté, si mon voisin et ma voisine d'en face ont de moi une image d'ennemi. Si ce n'est de ne pas agiter sans arrêt le chiffon rouge.

J'ai la guerre en moi depuis plus de 15 ans avec cette histoire. Je reconnais que je n'ai pas envie d'aller faire un pas de paix avec ce couple. Car j'ai peur (par expérience sur tant d'années) de me prendre une veste. Alors j'assume mon côté imparfait. Je ne donne des leçons qu'à la mesure de mon incapacité.

Je regrette d’avoir attisé la haine en évacuant ma rage d’impuissance devant mes enfants devenus adultes. Pour eux, le couple de voisins d’en face, ce sont aussi des personnes qu’ils considèrent comme des « causes perdues ». De plus, leur fils cadet montre très très bien en non-verbal combien il nous considère très très clairement comme des ennemis à abattre. Regard haineux avec quelque chose comme du mépris, alors qu’il était un gamin si agréable à cotoyer, quand il avait 6 ans. Match nul. Très nul.

Or mon épouse m’a dit ce soir « tiens, la fille des voisins et son compagnon m’ont dit bonsoir, dans la rue ». A chaque fois je suis divisé.

D’un côté cela alimente mon besoin d’espoir que cela cesse un jour, cette guerre du silence de la part du couple d’en face. Espoir que j’aie moi aussi l’élan de faire quelque chose en faveur d’un apaisement avec ce couple et leur fils cadet…

Et de l’autre côté, j’ai vraiment vu à quel point c’est fragile, la relation avec ces deux personnes, qui ne supportent pas d’entendre un point de vue différent du leur. Et qui considèrent qu’il faut « dresser » les gens… Qui parlent de « bêtise humaine », sans envisager leur propre responsabilité dans le drame…

Alors je garde mes distances, nourris l’espoir en échangeant un salut avec l’une des deux filles aînées, une fois de temps en temps.

Et je prends la responsabilité de reconnaître que je ne vais pas vers le voisin ou la voisine d’en face, pour dire ou faire quelque chose directement en faveur d’une entente cordiale. Peur que au moindre désaccord, ça ne recommence. J’assume et regrette sincèrement de n’avoir pas plus de « moëlle » pour oser la Paix plus directement.

En même temps, je ne vais pas trop me taper dessus : je ne crois pas que cela rendra service à qui que ce soit.

Je crois, sincèrement, que chacune et chacun d’entre nous (je parle de mes voisins d’en face, pas des dirigeants de la planète) a jusqu’à présent fait au mieux, avec la conscience et les moyens qu’il/qu’elle avait.

Alors voilà.

Pas de décision hâtive d’un geste de Paix. Je crois que le chemin est plus long que ça, pour moi.

Et en même temps, pas de passage à l’acte pour mettre le feu. Et continuer d’apprendre la Paix, avec moi-même et avec l’entourage. Ni hérisson (éviter d’être trop « piquant »), ni paillasson (éviter de me faire monter sur les arpions). J’apprends depuis des années, et je suis loin d’être satisfait de mes prestations, parfois.

Et en même temps… Je crois sincèrement être un homme moins violent que ce que j’étais il y a 30 ans. J’espère continuer de progresser dans ma capacité à vivre la non-violence, jusqu’à ma mort. Pas à pas.

Gratitude à toutes les personnes qui ont contribué à ce que mon chemin soit celui-là.

Sincères regrets pour toutes les personnes avec qui je suis en guerre en ce moment, en mon cœur. J’espère que cela va diminuer…

Pensées vers toutes les personnes affectées par les drames générés par la haine, sur la planète. Nice, et partout ailleurs. Agresseurs et victimes, je crois, à des degrés divers, sont toutes et tous victimes d’un système très rude, de domination et d’éducation à la haine.

Merci à Marshall Rosenberg, père du processus de communication non-Violente (pas un homme parfait, lui non plus, pas plus que les autres). Il a été source d’inspiration pour beaucoup d’autres gens que j’ai croisés jusqu’à présent, et qui m’ont accompagné, aidé, inspiré à leur tour. Gratitude, à toutes ces personnes.

J’ai avec certaines de ces personnes (à qui je ne parle plus, que je n’ai pas contactées depuis plus ou moins longtemps) des guerres en mon cœur, en ce moment même. Je le regrette, et en même temps je ne peux l’ignorer, car ce serait ignorer la route qui mène à la Paix.

J’espère que je saurai faire un pas vers elles. Et j’espère aussi qu’elles feront un pas vers moi, car je vois bien que j’ai l’habitude de me méfier, 15 ans de silence avec les voisins d’en face, ça m’aide à croire que la guerre peut durer toute la vie.

Je répète que j’assume et prends ma part. Aujourd’hui cependant, je rends leur part à celles et ceux qui ne font pas non plus un pas vers moi. Merci de comprendre que je ne suis pas un saint, moi non plus.

Voilà, vous voyez, c’est quand même un sacré bordel, tout ça…

Merci de m’aider à faire vivre la Paix, en moi, si vous le pouvez. Et de comprendre, de m’accueillir, avec les guerres que je continue d’alimenter en moi. Même si j’aspire à trouver le chemin de la Paix entière, avec chaque être humain, moi en premier.

Et si vous n’arrivez pas à m’accueillir, avec mes imperfections… Je vous offrirai un espace où déposer votre désaccord, chaque fois que j’en aurai les moyens. Car ça, je sais que je sais le faire. En silence ou pas.

Bonne suite pour le premier jour du reste de votre vie , je me souhaite de même.

« Je choisis l’Amour, car la haine est un fardeau trop lourd à porter ». IL mes semble que c’est Martin Luther King qui a dit ça… En tout cas je le fais mien, le plus souvent que je peux, et je sais que ce n’est pas tout le temps… Bisous.

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21 mars 2016 1 21 /03 /mars /2016 22:47

Je regrette sincèrement d'avoir publié 3 articles récemment, concernant ma difficulté à entendre les demandes faites par le Centre International pour la Communication Non Violente (CNVC).

Les réactions que j'ai lues, pour certaines, étaient l'opposé de ce que je voulais au départ. J'ai manifesté des désaccords, et alimenté des "images d'ennemis", les "ennemis" devenant les formatrices et formateurs en Communication Non Violente certifié-e-s par le CNVC...

J'ai appris beaucoup grâce au travail de ces personnes, qui m'ont fait confiance durant plusieurs années avant que je puisse intégrer l'empathie à ma vie quotidienne.

Je n'avais pas mesuré les ravages que pourraient provoquer mes articles. Je ne souhaite pas attiser les conflits, et je souhaite porter mon attention sur la réparation des dégâts que j'ai pu causer.

J'ai pu être soutenu et compris par de nombreuses personnes qui n'ont pas alimenté la haine ou la division. Recevez ma gratitude.

D'autres m'ont dit leur défiance par rapport au CNVC et à la communauté des formatrices et formateurs certifiés. Je suis bouleversé, car je n'ai pas réussi à me faire comprendre.

Je ferme le robinet de cette tempête, et considère que le temps est un ami.

Je ne sais combien de temps sera nécessaire pour apaiser le chaos que j'ai provoqué, j'assume mon erreur, comme une occasion d'apprendre.

Je retire donc ces articles, car j'ai beaucoup à apprendre des mouvements d'humeur qui se manifestent sur les réseaux sociaux.

Merci de reconsidérer votre point de vue si vous avez une vision d'ennemis, ça peut vraiment provoquer de la destruction, en très très peu de temps : une semaine a suffi.

Regrets sincères.

Je ne suis pas formateur certifié par le CNVC, ni par personne d'ailleurs.

J'ai adoré apprendre le processus de communication non violente, depuis 16 ans. Et accompagner des personnes qui voulaient pratiquer l'empathie avec les autres et elles-même. Je ne sais ce qui va se passer dans les mois à venir, j'espère seulement que cet orage va s'apaiser autant que possible, car je souhaite être au service de la vie, et là, ce fut le contraire.

Mes erreurs d'évaluation, sont liées à des blessures de mon histoire. Et je n'ai pas encore pris soin de ces blessures, ce qui explique cette tragique trajectoire. Je conserve la force et l'énergie de Vie qui s'est manifestée en moi. Et en même temps, je me tourne vers un travail d'accompagnement de mes propres blessures, car cette force de vie est sortie "tout de travers", et a provoqué des ravages. Je vais tenter de me souvenir de cela, la prochaine fois que je voudrais régler des comptes sur la place publique, au lieu de m'adresser directement aux personnes concernées.

Moi qui regrette tant que des gens tuent les autres pour leurs propres blessures, j'ai bien du chagrin à constater que ce fût là mon action.

Fin de l'histoire publique pour cet épisode.

Allez apprendre la Communication Non Violente avec des personnes qui savent transmettre ce processus. Vérifiez par vous-même, j'ai confiance que cela en vaut le coup.

Si vous souhaitez en savoir plus sur la Communication NonViolente, selon l'approche de son créateur, Marshall Rosenberg, voici les sites des formateurs certifiés du CNVC : - en France : http://www.cnvformations.fr/ - en Belgique : http://www.cnvbelgique.be/ - en Suisse : http://www.cnvsuisse.ch/fr/ et le site du Centre pour la Communication NonViolente : http://www.cnvc.org/fr Vous pouvez également découvrir sur ce site une bibliographie de la Communication NonViolente : http://www.cnv-ip.com/#bibliographie

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